Skip to Content »

 LA GOURMANDISE INTELLECTUELLE

JOURNAL D'UNE DISCIPLE


En raison d'un petit accident technique, deux chapitres n'ont pas été publiés dans leur séquence chronologique. Nous nous en excusons et nous permettons de les introduire ici, en leur laissant la date de rédaction et le N°. d'ordre, les éléments relatés ne suivant pas forcément un schèma rigide.

Le 27.01.09

                                           3. LA GOURMANDISE INTELLECTUELLE


Nous avons tous, en plus ou moins grande mesure, la curiosité, le désir de connaître tout ce qui est secret. Tous les humains qui deviennent un jour célèbres en  pâtissent. Que leur célébrité soit due à des actes héroïques, aux positions sociales qu'ils atteignent ou à des malheurs et des méfaits, ils sont constamment harcelés par des journalistes qui connaissent le penchant de leurs lecteurs pour tout ce qui est caché, surtout s'il s'agit de choses que les intéressés auraient préféré garder à l'abri des indiscrétions.

Ne dénigrons pas toute curiosité pour autant. Chez les petits enfants elle est un atout très important. Un enfant qui ne pose pas de questions, qui ne vous fatigue pas avec des 'pourquoi' interminables, se développera moins vite que celui qui est curieux de tout.

Ces jeunes êtres ont besoin d'apprendre et de comprendre, de nourrir leur intelligence en développement.

Ce que nous appelons le mental a sa place et son rôle chez un être humains équilibré vivant dans la troisième dimension terrestre, et s'il est devenu au fil du temps le dictateur dans notre vie, c'est que nous l'avons mis sur un piédestal, déïfié, créant ainsi un déséquilibre dont nous sommes seuls responsables.

Après cette parenthèse, produit de différentes leçons reçues ces derniers temps, occupons-nous du mental dictateur, puisque c'est lui qui nous cause des problèmes.

Par rapport à la lecture, on pourrait dire que les êtres humains se divisent grosso modo en deux camps: ceux qu'elle n'intéresse pas, heureusement de moins en moins nombreux, et ceux qui en raffolent et lisent tout ce qui leur tombe sous la main, souvent sans discernement.

C'est de ces derniers que je veux parler, non point pour les critiquer, car j'ai été de leur nombre pendant toute mon adolescence et ma jeunesse, mais pour les prier, s'ils le veulent bien, de se servir de cet outil précieux appelé discernement.

Dans mon cas, j'ai eu le bonheur d'éprouver une répulsion instinctive pour les écrits que je sentais vicieux ou excessivement démoralisants.

On peut remarquer que la littérature à l'eau de rose dont je nourrissais mon âme entre mes 13 et 17 ans m'enlevait le sens des réalités, me privant ainsi d'armes dont j'aurais besoin pour affronter ma vie d'adulte. Je suis d'accord.

Je me demande par contre si la connaissance du côté sombre et sordide de la vie ne m'aurait pas rendue cynique et désabusée.

Puisqu'aujourd'hui je crois de tout mon être que la vie sur la Terre peut être belle et lumineuse et que, lorsqu'elle ne l'est pas, cela veut dire que nous l'avons détournée de sa vraie nature, j'ose affirmer que le réalisme tel que l'on nous le présente depuis longtemps est une drogue qui anéantit notre foi.

Quand je parle de foi, il ne s'agit pas d'une croyance aveugle dans des dogmes établis par des hommes et souvent contraires à la plus élémentaire logique.

La vraie foi est autre chose bien plus vaste. Elle ne porte pas seulement sur un au-delà difficilement accepté par quelqu'un qui a grandi dans un  milieu dit cartésien, ou au contraire dans une religion adultérée et fermée à tout, même au bon sens. Il faut que la foi soit étayée par des preuves,  non matérielles mais suffisamment convaincantes pour un esprit ouvert, ces preuves que le mental refuse mais le coeur reconnaît comme telles.

Il faut avoir foi en une vie qui se poursuit bien après que nous aurons quitté notre corps physique actuel, foi en un Créateur, une Source de tout ce que nous voyons et ne voyons pas; foi en la vie qui se renouvelle sous nos yeux, foi en l'homme évolué, libéré de ses illusions qu'il appelle réalités; foi en soi-même, en ses capacités, en ses rêves.

Pourquoi ne seraient réels que la misère, légoïsme, l'arrogance, le mépris des autres?

Pourquoi ne seraient réels que ces plaisirs éphémères que donne une solide situation sociale, le luxe et les fêtes à longueur d'année?

Le nombre de ceux qui y croyaient et en reviennent s'allonge, ceux qui ont connu tout cela et n'ont dans le coeur qu'amertume en pensant à leur passé gaspillé.

Gandhi, Martin Luther King, Soeur Emmanuelle, étaient des êtres vrais, dotés de sens pratique, non  point de doux rêveurs. Ce qui faisait leur différence par rapport à nous était leur foi, leur certitude que l'on peut changer l'homme, simplement en l'aimant, le respectant et l'amenant à voir Qui il est, sa nature profonde.

J'aimerais que les auteurs, le scénaristes et tous les medias nous servent une nourriture spirituelle plus digeste que les éternelles scènes de crimes et de vengeances, de débauche et de misère physique et morale.

S'ils pensent que c'est ce que le public veut, ils se trompent. Le public est en train d'evoluer très vite et mettra bientôt de côté tous ces spectacles sordides qui n'auront alors plus de raison d'exister.

En voulez-vous une preuve? Le grand succès du film BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS en est une de taille. Les situations comiques sans méchanceté, la fraîcheur, la simplicité et la gentillesse des personnages nous ont bien changés des histoires sombres qui finissent par se ressembler toutes dans leur contenu malsain. Ce film a été une bouffée d'air pur dans une ambiance vicié. Que me pardonnent ceux qui préfèrent l'air vicié à l'air pur.

L'ombre existe, elle est nécessaire, mais son rôle est de mettre en valeur la Lumière, non de l'éclipser.

Le fait de vouloir tout savoir, ce qui nous regarde et ce qui ne nous regarde pas, au-delà d'une limite raisonnable devient un défaut et un manque de respect pour nos semblables.

Avez-vous déjà essayé de vous mettre à la place de cette artiste, de ce joueur de football ou de cette figure politique dont le moindre geste est donné en pâture à la curiosité malsaine?

Il y a des journaux et des magasines spécialisés dans les potins. Il paraît qu'ils prospèrent toujours. Mais le fin du fin dans ce domaine est la révélation de ce qui est présenté comme très secret.

Or il n'y a pas chaque semaine de grands secrets à révéler. Qu'à cela ne tienne. On les invente. Parfois il s'agit juste de vendre leurs papiers et la chose en elle-même s'avère sans gravité.

Le pire toutefois est la 'révélation' d'un top secret, un secret maximum inventé de toutes pièces, ou alors une savante et vicieuse interprétation de faits réels.

Si le jugement et la critique de notre prochain sont condamnables, que dire des calomnies, de la destruction délibérée de la réputation de quelqu'un?

Ceux qui lisent de tels écrits, y croient et en parlent autour d'eux, en général innocemment, devraient réfléchir, consulter leur discernement, avant de se rendre co-responsables involontaires de telles infamies.

Je n'ai rien contre les gens qui aiment lire, au contraire. Ils ont le droit d'en abuser, même si deux jours plus tard ou même le lendemain ils ont complètement oublié de quoi cela traitait.

Dan ces cas je devrais peut-être parler plutôt de gloutonnerie que de gourmandise. Le gourmand apprécie, savoure, reconnaît ce qui est bon, tandis que le glouton ne pense qu'à gaver son estomac, ou dans ce cas son mental.

Si vous êtes soucieux de votre évolution, demandez-vous si un chemin évolutif se limiterait à des kilomètres de littérature, de conférences, de stages de ceci et de cela. Sans minimiser ces aspects, je pense qu'il est surtout constitué de l'usage pratique et quotidien que chacun en fait.

Je rencontre souvent des êtres pleins de qualités, des personnes que j'estime et admire mais qui, après avoir lu un de ces ouvrages formateurs, posent des questions auxquels ce livre répondait clairement. Je ne crois pas que ces personnes ne soient pas intelligents et je ne doute pas de leur bonne foi. La seule conclusion plausible semble être qu'elles n'ont pas consacré assez d'attention, ne se sont pas laissées pénétrer par ces vérités, tout en les appréciant et en étant d'accord avec elles.

Face à des medias que votre coeur n'aime pas, que votre âme vous murmure qu'elle désapprouve, il vaudrait mieux ne pas les lire, au risque d'être pris pour des ignorants. Parfois cela est un compliment.
Qu'ils se disent:

"Je ne veux pas me rendre indiscret ni irrespectueux en cherchant à connaître les 'secrets' des autres. Je n'aimerais pas me trouver à leur place, donc je m'abstiens de collaborer dan ces manoeuvres indgnes de l'Etre Divin que Je Suis."

Heureux celui qui sait se contenter de savourer une phrase, un concept formateur jusqu'à l'avoir complètement assimilé, dut-il y passer des semaines ou des mois, car certaines paroles peuvent contenir tout l'univers.
 

Commentaires