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 REFLEXIONS SUR 'LE DROIT DE NAÏTRE'



                                                    REFLEXIONS SUR 'LE DROIT DE NAÎTRE'


Je viens de recevoir la demande d'une association créée sous le nom ci-dessus pour que je signe une pétition contre la loi Veil-Aubry sur l'avortement. 

Ceci m'a obligée à réflechir sur ce sujet délicat. Je ne crois pas au hasard et je pense que ces initiatives me sont présentées pour que je puisse les commenter, sans me prendre pour une érudite ou m'ériger en juge de qui que ce soit.

Je dois dire pour commencer que je suis pour la prévention plutôt que pour les sanctions, et ceci dans tous les domaines. Or, qui dit prévention dit éducation.

Dans une société où le sexe est mis sur un piédestal, où l'on ne conçoit plus la joie et le bonheur sans la triade infernale sexe-alcool-drogue, ensemble ou séparément, comment s'attendre à ce que les jeunes ne soient pas plus ou moins obcédés par ces plaisirs?

Comment croire que, par un miracle de volonté et de responsabilité (que l'on ne leur inculque même pas en général) ils ne soient pas poussés à tous les excès dans ce domaine et que le viol, par exemple, disparaisse des habitudes des plus faibles?

C'est vrai qu'un enfant est un être vivant dès sa conception, et pour moi une âme immortelle. C'est certain qu'il a normalement le droit de naître. Dans n'importe quelles conditions???

Prenons l'exemple d'une adolescente de treize ou quatorze ans, à l'âge où tous les rêves sont encore permis, qui se retrouve enceinte et voit ainsi compromis ses projets d'avenir. Elle est contrainte d'accepter l'enfant de la honte, souvent sans l'appui d'un père, car le géniteur n'a pas la maturité ou la formation nécessaires pour assumer ses responsabilités. Pire encore si ce père est un membre de sa famille qui a abusé d'elle, voire même son propre père.

Peut-on espérer que cette enfant-mère donne au bébé qui lui a coupé les ailes tout l'amour, tous les soins et les sacrifices exigés par un  nouveau-né?

Peut-on croire que, même si elle a les meilleures intentions, elle n'aura jamais la tentation de le rejeter, de le négliger, de souhaiter qu'il ne fut pas là, pour pouvoir vivre comme les autres filles de son âge, aller à une fête, assister à un spectacle, tomber amoureuse?

Si sa famille peut ou accepte de partager son fardeau, sera-t-elle heureuse et épanouie, en mesure de donner à son enfant l'éducation, l'amour, le dévouement dont il a besoin pour se construire de façon équilibrée?

Je voudrais que chacun de ceux qui tentent honnêtement de résoudre ce problème se posent ces questions et y trouvent des réponses, leurs réponses. 

Interrompre la vie d'un être dans le ventre de sa mère est un acte qu'aucune femme ne subit de coeur léger. Cela laisse des séquelles, des blessures de l'âme difficiles à guérir. Mais condamner cet être à vivre dans des conditions trop défavorables, faire subir à l'enfant et à la mère les conséquences d'un moment d'égarement ou d'une atteinte à sa dignité, est-ce mieux? Nous devrions nous soucier de savoir si les conséquences d'un refus d'avortement ne seront pas plus néfastes que l'acte lui-même.

On peut être condamné à mort en étant innocent et sans défense comme l'est un embrion. On peut aussi être condamné à vivre dans des circonstances pires que la mort. 

La seule réponse à ce dilemme me semble résider dans une éducaztion tournée vers les vraies valeurs, et c'est cela mon souhait. J'ajouterai que cette éducation, si de façon idéale doît se faire dès la plus tendre enfance, est cependant possible à tous les âges et pour la grande majorité des délinquants. Rendre à un être humain sa dignité, lui donner cette reconnaissance et ce respect qui lui ont manqué toute sa vie, est le meilleur chemin pour la réhabilitation qui doît être le but principal de la Justice.

Notre civilisation, qui n'est pas à un paradoxe près, d'un côté accepte l'avortement et d'autre part force à rester en vie des êtres qui souffrent à chaque instant, qui ne sont plus que des épaves ayant perdu tout ce qui les motivait et ne demandant, comme un acte de charité, qu'on les laisse partir en paix.

Il y a beaucoup à faire pour les âmes de bonne volonté qui sont heureusement de plus en plus nombreuses, mais il est important d'examiner chaque problème sous tous ses angles avant d'essayer de le résoudre. Ecoutez votre coeur et décidez en votre âme et conscience si vous devez ou non adhérer à ces movements ou leur proposer d'autres solutions.

Avec tout mon amour fraternel,

                                                                                       Marlice